Voilà maintenant une semaine que nous travaillons avec Nuestras Huellas, à Buenos Aires. Il est donc temps de vous présenter cette première association ! Le site officiel est très détaillé, mais pour les non hispanophones (ou les pressés), voici un condensé de Nuestras Huellas dans la langue de Molière.
Remonter les temps
L’histoire de Nuestras Huellas commence en 2002, quand un groupe de jeunes crée une cantine communautaire dans un quartier périphérique de Buenos Aires pour faire face à une urgence : la pénurie de nourriture.
Petit à petit, différents programmes se développent autour de cette première initiative, dans 3 domaines : l’enfance, l’agriculture urbaine et le microcrédit. Ce dernier domaine prend rapidement de l’ampleur, notamment quand Nuestras Huellas reçoit l’aide de la Fondation Grameen Argentina, et quand elle adopte la méthode des bancos comunales (que l’on pourrait traduire par banques communautaires, nous y reviendrons).
Tant et si bien qu’en 2008, Nuestras Huellas décide de concentrer ses efforts uniquement sur le microcrédit. Aujourd’hui, la mission de l’association est donc de construire une société fondée sur la participation, l’autonomie et la solidarité, en orientant son action sur les femmes entrepreneures de quartiers vulnérables en périphérie de Buenos Aires. L’action de Nuestras Huellas est guidée par des valeurs de solidarité, de liberté d’autonomie, respect de la diversité, confiance et équité.
Concrètement, Nuestras Huellas agit via 2 grands axes :
les banques communautaires
la capacitation
La méthode des banques communautaires : sécurité économique, solidarité et vie de quartier
Une banque communautaire est une organisation à l’échelle d’un quartier, qui fonctionne de manière autogérée (avec éventuellement un coordinateur extérieur, qui accompagne sa création et son développement). Chaque banque rassemble 7 membres ou plus, porteurs d’un projet entrepreneurial. Dans le cas de Nuestras Huellas, 96% des membres des banques communautaires sont des femmes.
Quand un membre intègre la banque, il peut alors demander un crédit, sans avoir à fournir de garantie particulière (contrairement aux banques classiques, auxquelles ces personnes ne peuvent pas accéder). Tout repose sur la confiance que les autres membres du groupe lui accordent.
En plus de ces crédits, les membres de la banque peuvent aussi compter sur le fonds communautaire, une réserve de fonds accumulée par la banque, pouvant être débloquée en cas de besoin de financement urgent de l’un des membres (un problème de santé par exemple).
Ces système de microfinance va de pair avec le deuxième axe d’action de Nuestras Huellas : la capacitation.
La capacitation : autonomie et prise de pouvoir
La capacitation consiste à donner à chaque individu ou groupe le pouvoir d’agir sur les conditions (sociales, économiques, écologiques, etc) auxquelles il est confronté. On utilise aussi parfois de terme d’empowerment ou d’autonomisation.
En pratique, la capacitation passe largement par la formation, afin de transmettre aux personnes les connaissances et compétences nécessaires pour qu’elles puissent ensuite agir en toute autonomie.
Chez Nuestras Huellas, la capacitation se décline d’abord dans la méthode des banques communautaires : les membres des banques sont formés et accompagnés (gestion des finances, méthodes de prise de décision, etc) pour pouvoir à terme faire fonctionner la banque sans l’intervention d’une tierce personne, et avoir un pouvoir de décision complet.
Nuestras Huellas décline aussi ce principe de capacitation en proposant aux membres des banques communautaires de participer gratuitement à des formations sur les thèmes qui les intéressent (informatique, stratégie de vente, réseau sociaux…), sous forme de courts ateliers ou de programmes de plusieurs jours.
Nuestras Huellas en quelques chiffres
78 banques communautaires actives
96% de femmes parmi les adhérents des banques communautaires
Plus de 650 adhérents actifs au sein de banques communautaires
Plus de 78 millions de pesos argentins prêtés depuis 2007
Et plus encore…
Nous vous donnerons davantage de détails dans les semaines à venir, avec des témoignages d’entrepreneurs et quelques photos !
En attendant, n’hésitez pas à nous laisser vos questions et commentaires éventuels.
Hasta pronto,
Elise, Paul, Juliette et Alexandre
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